Le Comité électoral indépendant a mis cinq jours, le délai maximum qui lui est accordé, pour examiner les candidatures des trois listes pour les élections du nouveau Bureau fédéral du 11 mai, déposées samedi 20 avril.
Dans un communiqué lu par le président Ahmed Kandara, un verdict assez surprenant a été rendu avec le rejet de la liste de Mohamed Wassef Jlaiel qui semblait au départ ne souffrir d’aucun vice de forme et d’irrégularités dans les conditions d’éligibilité des 12 membres qui la composent et avec la validation des deux autres listes de Jalel Ben Tkaya et de Zied Tlemcani. Ce même président, qui a signé le 15 avril un communiqué pour souligner et préciser, entre autres, que la preuve des 4 ans d’exercice de fonctions au sein d’un ou plusieurs clubs, un critère important d’éligibilité, ne serait retenue pour les candidats têtes de liste (le président et le vice-président) que sur la base des données existantes dans le dossier d’engagement des clubs déposés en leur temps pour la période indiquée par le candidat. Quand cette mise au point a été, en fin de compte, sous une forte pression mise en retrait et n’a pas été respectée au final dans la prise de décision pour valider une liste sur qui pesaient doute et soupçons, on ne peut pas accorder trop de crédibilité et d’objectivité après ce revirement au Comité électoral indépendant et suite aux décisions annoncées. Maher Ben Aissa, le vice-président dans la liste de Mohamed Wassef Jlaiel, a été le premier à déclarer son étonnement après le rejet de la liste. «Le respect d’un organe comme le Comité électoral indépendant, qui a pour tâche de superviser tout le processus électoral, ne nous empêche pas d’exprimer notre étonnement et indignation devant les deux poids deux mesures adoptés pour fermer les yeux sur les irrégularités pourtant flagrantes d’une liste et la valider et s’appuyer sur des soi-disant arguments moins tranchants pour rejeter et léser une autre liste». Le membre visé dans la liste de Mohamed Wassef Jlaiel est Ridha Sellami, membre d’un organe juridictionnel qu’est la Commission nationale d’appel de 2020 à 2024. Maher Ben Aissa confirme que la démission de ce membre de la Commission a été déposée comme pièce essentielle dans le dossier de candidature de la liste le 20 avril. Tout le contraire de Fatma Fourati, membre de la liste de Zied Tlemcani, dont la candidature a pris de court la Ligue nationale de Handball féminin qui n’en a pris acte et n’a procédé à son remplacement que le 22 mai. Quant à la raison invoquée qu’est la condition 3 du paragraphe 1 de l’article 36 relatif aux conditions d’éligibilité ( ayant été dirigeant d’une association, d’une Ligue, membre d’une commission fédérale ou d’une commission du Cnot pendant 4 ans d’affilée au moins ) et l’objection faite par les deux listes de Jalel Ben Tkaya et de Zied Tlemcani selon laquelle la Commission juridictionnelle à laquelle appartenait le candidat Ridha Sellami n’est pas une parmi les 8 commissions fédérales définies par l’article 52 des Statuts de la FTF, elle n’est pas aussi solide comme argument de rejet comme ont voulu le présenter les deux listes contestataires. D’abord parce qu’une commission juridictionnelle a plus de légitimité puisqu’elle est élue par l’organe suprême qu’est l’assemblée générale souveraine qu’une commission fédérale dont les membres sont nommés par le Bureau Fédéral. La preuve, qui ne doit pas passer inaperçue, est le paragraphe 5 de ce même article 36 qui retient 4 ans d’affilée de présidence d’une commission juridictionnelle comme critère juste d’éligibilité pour les candidats têtes de liste, président et vice-président et qui prend hiérarchiquement le dessus sur la condition 3 de l’article 1 du même article 36 des Statuts auquel on s’est arrêté pour l’éligibilité d’un simple membre d’une liste.
En attendant l’appel
La liste de Mohamed Wassef Jlaiel a déclaré avoir pleine confiance dans la Commission nationale d’appel pour lui donner gain de cause après le recours qu’elle aurait normalement introduit hier jeudi, dernier délai devant cette commission. L’examen de ce recours ne prendra que deux jours à partir du jour suivant leur réception (paragraphe 3 de l’article 9 relatif à la procédure du recours des candidatures pour le Bureau fédéral). Ce samedi, avec la «décision finale et exécutoire» de la CNA, le rideau tombera donc sur ces candidatures controversées qui auront fait couler beaucoup d’encre et suscité de grandes rivalités et batailles juridiques en l’absence de l’essentiel et du primordial que sont les grands débats de fond sur les projets et axes piliers qui devraient conditionner le vote de confiance des associations membres. Plus ces élections seront plurielles, plus elles donneront des garanties d’une concurrence loyale qui va jouer à fond pour le bien et le futur de notre football. L’idéal serait donc de laisser les urnes trancher plutôt que ces guerres de coulisses qui ne feraient qu’envenimer davantage un paysage sportif déjà bouillonnant et ne permettraient pas d’installer un socle solide et un climat serein pour réussir le gros chantier de rénovation tant attendu et tant espéré par ce changement à la tête de la Fédération.